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Philippe Carpentier

Directeur Général Adjoint

Stratégie

04/11/2021

Ensemble, déchiffrons le vocabulaire de la finance responsable

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L’épargne solidaire : soutenir concrètement les acteurs du changement La finance responsable : verdir ses placements et investissements

Mettre son capital au service de projets de développement durable et d’entreprises solidaires tout en bénéficiant de solides rendements : voilà pour moi l’avenir du placement. De la finance solidaire à l’investissement socialement responsable, des outils existent d’ores et déjà. Et si nous faisions le point ensemble ?

« Durable », « responsable », « vertueux ». Derrière ces mots – devenus parfois des lieux communs, avouons-le – se cachent pourtant des solutions très concrètes pour faire émerger le fameux « monde de demain ». Placements et investissements n’échappent pas à cette révolution. Mieux, ils l’accompagnent de plus en plus activement tout en assurant des rendements attractifs.

Je suis convaincu que la mobilisation croissante des ressources humaines et financières au service d’un avenir plus résilient constitue la meilleure option pour adapter notre modèle aux grands défis de la planète. En choisissant des placements durables et solidaires, vous comprenez que votre épargne à un sens. Mieux, vous décidez de lui en donner un.

Vous partagez cette manière d’envisager l’épargne ? Voici mes pistes pour agir.

L’épargne solidaire : soutenir concrètement les acteurs du changement

Et ce n’est pas un mot en l’air puisque vous participez directement au financement de projets et de structures engagées sur des activités à forte valeur ajoutée sociale et environnementale. Je pense par exemple à la transition écologique, à la lutte contre les exclusions ou encore à des projets sanitaires comme l’accès à l’eau potable.

Plusieurs options s’offrent à vous si vous souhaitez vous lancer.

La première est l’épargne de partage. On ne peut faire plus simple : vous choisissez de faire don d’au moins 25 % des intérêts de votre placement (livret, FCP, assurance-vie…) à une association ou une fondation. Depuis le 1er octobre 2020, vous pouvez effectuer ce don à des organismes œuvrant en faveur de l’insertion, du logement social et de l’environnement à partir de votre Livret de développement durable solidaire (LDDS), il s’agit aujourd’hui de l’un des produits d’épargne les plus populaires. Soit une bonne manière pour un grand nombre de Français de faire fructifier leurs intérêts en même temps que ceux de la planète.

La seconde, plus directe encore, est le placement d’investissement solidaire. Tout ou partie de votre épargne est investie au capital d’une entreprise engagée. Pour ce faire, vous pouvez investir directement dans ces structures via votre Plan d’Epargne en Actions (PEA) ou passer par l’intermédiaire d’un fonds d’investissement, de préférence labellisé bien entendu. Le gérant du fonds investira dans plusieurs structures et gérera ainsi votre épargne.

Enfin, n’oubliez pas que votre employeur peut avoir un rôle à jouer : il doit souscrire à un fonds solidaire d’épargne salariale. Ces derniers consacrent une partie de leurs encours au financement de projets et de structures de l’économie sociale et solidaire. À titre personnel, je suis fier de voir qu’un nombre croissant de salariés choisissent cette solution, puisque l’épargne salariale représentait, en 2020, 57,5% des 20,35 milliards d’euros d’encours de l’épargne solidaire.

Philippe Carpentier
Philippe Carpentier, Directeur général adjoint du Crédit Agricole d'Ile-de-France

Je suis convaincu que la mobilisation croissante des ressources humaines et financières au service d’un avenir plus résilient constitue la meilleure option pour adapter notre modèle aux grands défis de la planète. En choisissant des placements durables et solidaires, vous comprenez que votre épargne à un sens. Mieux, vous décidez de lui en donner un.

Philippe Carpentier Directeur général adjoint du Crédit Agricole d'Ile-de-France

La finance responsable : verdir ses placements et investissements

L’investissement responsable (IR) désigne des fonds qui intègrent des critères extra-financiers. Attention à ne pas la confondre avec l’épargne solidaire ! Vous soutenez des entreprises dans des secteurs d’activités spécifiques ou dont les pratiques sont compatibles avec les grands objectifs de développement durable. Je m’explique :

  • Vous pouvez opter pour des fonds dits « d’exclusion », qui comme leur nom l’indique vont exclure de leur portefeuille des activités à l’impact social ou environnemental jugé défavorable. En fonction des fonds, cela peut aller de l’armement à la production d’énergies polluantes, en passant par les OGM.
  • Les fonds dits « thématiques » vont, eux, sélectionner des activités dans un domaine précis, comme la gestion de l’eau, les énergies renouvelables, la santé ou le changement climatique par exemple.
  • Enfin, les fonds dits « à critères ESG » sélectionnent les entreprises en fonction de critères extra-financiers : E pour Environnementaux, S pour Sociaux et G pour de Gouvernance. Il s’agit par exemple du contrôle du niveau d’émissions de CO2, de la maîtrise de la consommation d’énergie, de l’emploi des personnes en situation de handicap ou encore de la transparence dans la rémunération des dirigeants.

La croissance des fonds d’investissement responsable est exponentielle. Acteur majeur de l’investissement socialement responsable, Novethic recensait 1 100 fonds durables au premier trimestre 2021 alors qu’ils n’étaient « que » 797 un an plus tôt. L’encours de ces fonds a quasiment doublé en une seule année, passant de 315 milliards d’euros au premier semestre 2020 à 683 milliards d’euros un an plus tard.

Plus globalement, je me réjouis du fait que les critères ESG sont en passe de devenir la nouvelle norme de l’investissement. Amundi, filiale de Crédit Agricole S.A. et premier gestionnaire d’actifs de France et d’Europe, s’est donné en 2018 trois ans pour prendre en compte des critères ESG pour l’ensemble de ces fonds. Pourquoi ? Car cela est souhaitable, bien sûr, mais aussi car cela est rentable. Aujourd’hui, plus de la moitié des investisseurs sont convaincus qu’ils obtiendront de meilleurs rendements à long terme en appliquant des critères ESG. Et in fine, vous l’aurez bien compris, ce sont également vos rendements qui vont en bénéficier.

Prêts à franchir le pas ?

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