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Retraite

03/10/2019

Réforme des régimes de retraite : tout a changé !

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Dans notre dernière édition d’Actu Patrimoine, nous avions évoqué les grandes lignes connues de la réforme des retraites envisagée par le gouvernement, alors que les négociations avec les partenaires sociaux débutaient. Mais à la fin de l’été, la donne a complètement changé, à l’initiative du chef de l’État qui a annoncé abandonner le principe de l’âge pivot. Décryptage.

Terminé, enterré, l’âge pivot à 64 ans, qui cristallisait sur lui la majorité des opposants à la réforme des régimes de retraites engagée par le gouvernement.

C’est Emmanuel Macron, invité du journal télévisé de France 2 le 26 août dernier, qui a pris la décision, surprenant au passage ses ministres, et même Jean-Paul Delevoye, pourtant Haut-Commissaire en charge de la réforme. Il est depuis entré au gouvernement pour la porter à son terme, ce qui prouve qu’il n’a en rien été désavoué. Simplement dépassé par la droite par le chef de l’État, sans klaxonner : « Je préfère trouver un accord sur la durée de cotisation, plutôt que sur l’âge de la retraite » a ainsi déclaré Emmanuel Macron lors de son interview.

Pourtant, l’idée de fixer à 64 ans l’âge à partir duquel tout cotisant pouvait obtenir une retraite à taux plein était considéré comme acté voici encore quelques semaines, et donc, non négociable.

Désormais, le gouvernement accepte donc de travailler sur le principe d’un nombre d’années minimum de cotisations, permettant d’ouvrir les droits à la retraite à taux plein. Ce revirement accordera le droit à des salariés ayant commencé à travailler, et donc à cotiser très tôt dans leur vie, de partir avant l’âge pivot de 64 ans. Et peut-être même, en fonction de l’avancée des discussions avec les partenaires sociaux, avant l’âge minimum légal de 62 ans, comme ce sera déjà le cas pour les salariés ayant occupé des postes à pénibilité élevée.

  • 2025 Le chef de l’État a fixé à 2025 l’année à partir de laquelle la réforme des retraites doit entrer en vigueur.

Les cadres cotiseront moins, mais pour moins de droits

Mais si le gouvernement a changé de position sur les conditions de départ à la retraite, rien ne change, en revanche, du côté du système de retraite à points, autre pilier de la réforme. Le principe, rappelons-le, consiste à dire qu’un euro de cotisation doit créer les mêmes droits à la retraite pour tous, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Pour y parvenir, tous les systèmes existants ont donc vocation à être supprimés et fusionner, à terme, quand la réforme aura produit tous ses effets. Et pour les cadres, cela signifie la fin des régimes Agirc-Arrco. Le problème, c’est que certains mécanismes destinés à bonifier la retraite des cadres vont eux aussi disparaître ! C’est le cas de la Garantie Minimale de Point (GMP). Cette garantie, accordée à tous les cadres rémunérés moins de 3664 € bruts par mois en 2018, leur accorde aujourd’hui un minimum de 120 points par an, points convertis en pension.

Avec la réforme, cette garantie va disparaître, et la cotisation forfaitaire associée aussi (72,71 euros par mois, acquittés pour deux tiers par l’employeur). Les cadres et leurs employeurs vont constater une baisse sensible des cotisations. Mais les droits que la GMP créait aussi, vont disparaître, et c’est là que le bât blesse : la GMP leur permettait d’obtenir un complément de retraite d’un peu plus de 1000 euros par an.

Autre modification de taille que la réforme des retraites devrait créer : le plafond de cotisations devrait être ramené de 320 000 à 120 000 euros par an. Autrement dit, un cadre, un chef d’entreprise, recevant plus de 7 800 euros de salaire par mois, ne cotisera plus pour la retraite sur la part excédant ce seuil. Sur l’instant, bien évidemment, cela se traduira par une hausse de rémunération. Mais il ne faudra pas oublier que cela voudra aussi dire moins de droits à la retraite, d’où l’impérieuse nécessité d’anticiper et d’épargner plus, par exemple en versant les sommes en question sur un contrat d’assurance-vie.

Demeure une dernière zone d’ombre, mais de taille : à combien le point de retraite sera-t-il valorisé, en 2025, et plus tard ? Certains économistes anticipent une baisse des pensions de retraite de 25 %, en moyenne. Les cadres, en cotisant moins, seront sans doute encore plus impactés.

© Jean-Baptiste Giraud, rédacteur en chef d’Economie Matin

Pour aller plus loin :

Interview d’Emmanuel Macron le 26 août 2019 sur France 2

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