21/11/2018
Banques : les partenaires de voyage indispensables des entreprises
L’internationalisation compte parmi les grands leviers de création de valeur de nombreuses entreprises françaises. Pour Frédéric Rossi, Directeur Général Délégué de l’activité Export chez Business France, la proximité, le conseil d’expert et la solidité des banques restent aujourd’hui essentiels afin de maximiser les chances de réussite des dirigeants hors de l’Hexagone.
Agilité et rapidité : duo gagnant sur la scène internationale
« Aujourd’hui, il est beaucoup moins efficace et pertinent pour les dirigeants d’internationaliser leur activité tout seul par rapport à la même situation il y a 10 ans », constate Frédéric Rossi, Directeur Général Délégué Export chez Business France. « La mondialisation et l’essor des nouvelles technologies sont très positives, et sous-entendent également une véritable accélération sur tous les secteurs d’activité et une concurrence accrue sur les marchés. » Conséquence ? La nécessité pour les dirigeants d’être les plus rapides afin de pouvoir se positionner, en identifiant les opportunités et les meilleurs réseaux de distributions avant leurs concurrents : « C’est leur principal enjeu. » Mais être le plus rapide ne suffit pas. Il faut également faire preuve d’agilité dans un contexte mondial en pleine recomposition. Le Brexit, les taxes mises en place par les États-Unis à destination de la Chine, entre autres, sont autant de facteurs d’instabilité. « Il faut désormais se montrer capable de s’adapter en se retirant d’un marché pour en investir un nouveau tout de suite », souligne Frédéric Rossi. Car si des marchés se ferment, de nouveaux s’ouvrent tout aussi rapidement ! « La demande est toujours croissante et il y a toujours plus de parts de marché à prendre », renchérit-il.
Que recherchent les dirigeants français auprès de leurs partenaires pour faire la différence ? Des financements, bien sûr, mais aussi un réseau d’affaires éprouvé. L’objectif : avoir la possibilité d’identifier les bonnes cibles à qui vendre ses produits, la manière de les commercialiser, et de déterminer s’il s’avère nécessaire d’ouvrir une filiale sur place. « Toutes ces informations précieuses vont booster le développement de l’entreprise et lui permettre de faire en six mois ce qu’elle mettrait deux ans à faire seule. » C’est notamment ce que propose Business France qui accompagne les entreprises dans leurs projets d’exportation et d’implantation à l’international. Afin d’accélérer l’épanouissement des entreprises à l’étranger, la structure publique s’attelle à cartographier toutes les opportunités sur le secteur et le pays visés. « Plus de 700 personnes de Business France à l’étranger sont spécialisées sur les différents marchés couverts par les sociétés », détaille Frédéric Rossi. « Nous intervenons dans la ‘phase d’amorçage’ des sociétés à l’international : jusqu’à ce qu’elles aient développé leur portefeuille d’affaires et réalisé leurs premiers deals. »
Allier les forces pour propulser les PME et les ETI à fort potentiel
Pour soutenir le développement des entreprises à l’international, des collaborations sont indispensables entre les banques et les partenaires publics, comme Business France. « De notre côté, nous évaluons la ‘niaque’ des dirigeants à se rendre à l’international, mais nous n’avons pas accès au bilan de l’entreprise », explique Frédéric Rossi.
Ce sont les banques qui disposent de ces informations et qui connaissent le mieux le dirigeant et l’entreprise afin de pouvoir déterminer la solidité de leur modèle. « Leur action est donc indispensable et complémentaire à nos services. » L’autre atout de pour un accompagnement efficace ?
L’action des banques est donc indispensable et complémentaire à nos services
Une approche segmentée des entreprises. Sur l’accompagnement des ETI de croissance, par exemple, Business France collabore depuis trois ans avec Bpi France. « Nous constituons ensemble un portefeuille de sociétés pour lesquelles nous définissons les meilleures stratégies internationales. » Le soutien de différentes banques françaises, qui interviennent directement, au travers des garanties publiques de la Bpi permet de booster la conquête internationale des entreprises de taille intermédiaire françaises. « Nous y mettons beaucoup d’intensité », insiste Frédéric Rossi. « Elles ne sont aujourd’hui que huit mille, contre 14 000 en Allemagne, mais sont responsables de plus de 30% des exportations françaises. »
À l’échelle des PME exportatrices, entre 60 000 et 70 000 en France, Business France a joint ses forces avec les Chambres de Commerces et d’Industries (CCI). En alliant présence territoriale accrue et expertise internationale, ces entités comptent bien soutenir un nombre croissant d’entreprises dans leur développement hors de France grâce à un coaching personnalisé. A l’étranger des partenaires privés sont référencés pour permettre, au-delà de l’amorçage des courants d’affaires, d’ancrer durablement les entreprises sur les marchés étrangers, en particulier en termes d’assistance à l’implantation. Le reflet d’une volonté gouvernementale forte, exprimée à plusieurs reprises en 2018. Et pour les plus petites entreprises ? « Nous proposons aux start-ups à fort potentiel des programmes de développement, par exemple aux États-Unis. »
Du conseil financier à l’accompagnement global, le nouveau rôle des banques
Les missions ponctuelles organisées entre Business France et les banques ont convaincu Frédéric Rossi d’un important virage amorcé sur le secteur.
« Les banques, grâce à leur modèle solide, garantissent un back-up à toute épreuve sans lequel les entreprises ne pourraient pas prospérer. Mais pas seulement ! » L’accompagnement de proximité pour l’export offert dorénavant par les partenariats entre dispositif public et banques représente un « phénomène nouveau » et très positif bien au-delà de la mission historique de « financement ». Les établissements bancaires proposent désormais aux dirigeants une large gamme de produits permettant de répondre à leurs besoins en matière de financement de contrats, de taux de change…
Les banques, grâce à leur modèle solide, garantissent un back-up à toute épreuve sans lequel les entreprises ne pourraient pas prospérer. Mais pas seulement !
De nouveaux partenariats sont établis par les acteurs bancaire pour booster l’accompagnement à l’international des entreprises, Crédit Agricole a par exemple signé des accords avec Altios international, Business France ou Bpifrance. Et faire confiance à un vaste réseau, comme celui du Crédit Agricole d’Ile-de-France, a un autre avantage : « Ils peuvent même aller jusqu’à proposer l’ouverture d’un compte au sein d’une de leurs filiales sur place ou auprès d’un de leurs partenaires, ce qui accélère grandement le démarrage des entreprises. » Grâce à ces produits et un conseil à « très forte valeur ajoutée », les banques facilitent l’activation du levier de création de valeur indispensable que représente l’export. « Lorsque nous travaillons avec le Crédit Agricole d’Ile-de-France, la banque est pleinement impliquée. Ils nous recommandent des sociétés à fort potentiel et réfléchissent avec nous à l’élaboration des meilleures solutions pour maximiser les chances de réussite. » En deux mots, les banques sont plus que jamais les piliers d’un écosystème exportateur français en pleine expansion.