02/04/2023
Un modèle mutualiste plus pertinent que jamais
En 2022, le Crédit Agricole d’Ile-de-France a ouvert un nouveau chapitre avec l’arrivée à sa tête de deux nouveaux dirigeants : Guillaume Vanthuyne, élu Président du Conseil d’Administration fin mars 2022, et Michel Ganzin, nommé Directeur général en novembre 2022. Ils reviennent, au travers de ce premier entretien croisé, sur leurs ambitions, leur attachement au modèle mutualiste, et les débuts d’une collaboration déjà marquée par leur complémentarité et l’alignement de leurs visions pour la Caisse Régionale.
Guillaume Vanthuyne, agriculteur depuis 25 ans et investi dans les instances de la Caisse Régionale depuis plus de 15 ans, quel attachement entretenez-vous à la Caisse Régionale et à son modèle ?
Guillaume Vanthuyne : C’est un attachement de cœur parce que ce qui nous motive ce n’est rien de moins qu’améliorer les conditions de vie dans notre région, en s’intéressant aux femmes et aux hommes qui composent ce territoire. Le mutualisme, c’est notre utilité. L’Île-de-France est l’une des cinq premières régions d’Europe. Y développer un modèle de coopération et de solidarité aune résonance forte, notamment auprès des jeunes. Et dans le contexte actuel, contribuer à améliorer le monde en luttant contre les inégalités, ce n’est pas une goutte d’eau. C’est un modèle qui oblige à penser collectif et à développer une forme d’altruisme. Durant ces 15 dernières années, j’ai rencontré des femmes et des hommes formidables, intimement convaincus de cette utilité.
Michel Ganzin, après 20 ans dans le réseau LCL, puis Directeur général adjoint de Val de France, Directeur général de Centre Ouest et Directeur général adjoint de Crédit Agricole S.A., que représente ce nouveau poste pour vous ?
Michel Ganzin : C’est d’abord un immense honneur. La Caisse Régionale d’Île-de-France est la première des 39 Caisses Régionales, une figure de proue pour tout le Groupe, et l’ambassadrice de notre modèle sur un territoire aux enjeux forts qui résonnent dans tout le pays. C’est donc un honneur d’avoir été choisi pour en prendre la Direction Générale, et d’avoir la chance de m’inscrire dans une lignée de directeurs généraux qui ont su en faire ce qu’elle est aujourd’hui. Je mesure toute la responsabilité qui est la mienne, en parfaite symbiose avec celle qui incombe aux équipes et aux élus, et qu’ils endossent avec brio. Une responsabilité qui, pour moi, englobe tous les aspects de notre utilité, sociétaux, économiques et environnementaux, pour nos clients, nos équipes et notre territoire. Enfin, je ne peux pas cacher que c’est un vrai plaisir de retrouver une Caisse Régionale : je connais le métier et j’apprécie l’ampleur que peuvent prendre ces missions en s’appuyant sur notre ADN mutualiste.
Justement, pourquoi a-t-on aujourd’hui particulièrement besoin du mutualisme ?
Michel Ganzin : Cette notion n’a jamais été aussi moderne parce qu’on a plus que tout besoin de sens. Le mutualisme, c’est l’utilité, l’universalité, la proximité, la solidarité et la responsabilité. On a besoin du collectif, plus que jamais. Et c’est notre rôle que de renforcer cette différenciation, de porter haut et de promouvoir ce modèle.
Guillaume Vanthuyne : Le mutualisme, c’est la vie, tout simplement. Cent vingt ans après sa création, ce modèle est toujours aussi pertinent. C’est un lien historique qui nous lie au territoire. À l’origine du modèle, ils étaient 10 Jurassiens, déterminés à s’entraider et à faire face aux épreuves. Aujourd’hui, nous sommes 11 millions de sociétaires, 400 000 rien qu’en Île-de-France, soit dix fois plus nombreux qu’en 2010. Et 530 clients administrateurs bénévoles qui donnent de leur temps parce qu’ils y croient. C’est bien que ce modèle sert à quelque chose et nous en apportons la preuve tous les jours.
Michel Ganzin : Le mutualisme, c’est aussi « rendre compte », et pas seulement une fois par an lors des assemblées générales, mais tous les jours. Chaque collaborateur doit être en capacité de rendre compte aux clients sociétaires, et cette dynamique change la donne de toutes nos actions, une corde de rappel qui nous maintient les pieds sur terre et en pleine prise avec les problématiques réelles de notre territoire.
Le mutualisme, c’est l’universalité, la proximité, la solidarité et la responsabilité.
Où en est la Caisse Régionale aujourd’hui ? Quel bilan dressez-vous de cette année 2022 ?
Guillaume Vanthuyne : Je retiens la confiance que le Conseil d’Administration m’a accordée en mars dernier, et l’implication qu’a demandé le recrutement de Michel à la Direction Générale. Nous tenons à notre Caisse Régionale, et c’est le poste le plus important ! Je veux ici remercier tous mes collègues d’ailleurs, c’est une vraie décision collective. Nous voulions quelqu’un qui possède du bon sens, qui soit à la fois capable de comprendre les moindres détails de la vie d’une agence, et d’avoir une vision et une énergie pour l’avenir, ainsi que l’expérience nécessaire pour nous engager sur la bonne route. Un profil aussi complet, ce n’est pas une mince affaire à trouver.
Michel Ganzin : Rien n’est jamais écrit, 2022 l’a prouvé une fois encore. Je crois que la Caisse Régionale a marqué par son agilité, l’engagement de ses collaborateurs et la solidité de son modèle. Nous avons agi pour notre territoire, avec la force de frappe d’une grande banque et l’agilité d’une PME de terrain qui connaît parfaitement ses interlocuteurs. Malgré un contexte intense, nous avons continué de soutenir les projets de tous nos clients : nous avons réalisé 6,5 milliards de réalisations de crédits immobiliers sur l’année 2022 et 4,6 milliards d’euros de réalisations de crédits auprès de nos clients professionnels, agriculteurs et entreprises. En parallèle, nos fonds propres et notre ratio de solvabilité se renforcent pour atteindre respectivement 7,355 milliards et 27 %. C’est un énorme engagement et surtout, une fierté collective. Nous sortons de cette année renforcés sur notre utilité, notre puissance financière, notre capacité à comprendre et accompagner, tout cela grâce à l’engagement sans faille de nos administrateurs et collaborateurs. Ce sont des forces avec lesquelles nous allons pouvoir bâtir une stratégie pertinente autour d’un nouveau projet d’entreprise en 2023. Je ne pouvais pas rejoindre la Caisse dans de meilleures conditions.
C’est un énorme engagement et surtout une fierté collective.
Quels sont les enjeux pour le CA IDF, pour l’année à venir ?
Guillaume Vanthuyne : Pour moi, l’enjeu numéro un, c’est la réalité de l’urgence climatique, sujet qui nécessite un accompagnement accru des clients de la Caisse Régionale et une meilleure information de nos élus. C’est vital, parce qu’il nous faut être en ordre de marche face aux attentes sociétales fortes sur ces questions. Nous devons adopter une approche pédagogique, pour réexpliquer et contextualiser nos actions, et faire évoluer l’offre afin d’être du côté des solutions. Plus que jamais, il nous faut être solidaires, dans une société aux clivages de plus en plus importants. Nous avons un rôle essentiel : veiller à entretenir et diffuser cette solidarité, par le mutualisme, par le mécénat. C’est déjà une réalité, avec près de 400 actions mutualistes déployées l’an dernier sur le territoire, soit plus d’une par jour.
Michel Ganzin : Ce sont des enjeux très forts pour tous les métiers qui doivent opérer cette transition écologique. Particuliers, professionnels, agriculteurs, tous doivent amorcer leur passage à une économie décarbonée, et notre rôle est de les y accompagner, de les conseiller, puis de les financer. Nous sommes aussi sur un territoire particulièrement exposé aux problématiques de vieillissement de la population et donc, de l’accès à des soins abordables et de qualité. Je pense que le sujet de la réforme des retraites va aussi marquer l’année 2023 et ouvrir de nombreuses questions que nous devrons être en mesure de décrypter pour nos clients. Et en transversal de ces enjeux, il nous faudra continuer à opérer au quotidien avec empathie, tant dans le relationnel que dans le financement pour nos clients actuels et tous ceux qui nous rejoindront et que nous allons aller chercher avec détermination !
Pour terminer, sur quelles forces l’un de l’autre comptez-vous vous appuyer pour faire fonctionner votre collaboration ?
Guillaume Vanthuyne : L’énergie de Michel est celle qui me vient immédiatement. Il a aussi une forme de pragmatisme en laquelle je crois : il sait ce qui est vital, important ou secondaire.
Michel Ganzin : Confiance et transparence. Guillaume a une précieuse connaissance du territoire, du tissu économique et de la Caisse Régionale, en général. Et, bien sûr, nous partageons une vision, une ambition, et avons une capacité à nous challenger l’un l’autre de manière bienveillante tout en regardant dans la même direction. C’est le secret de tous les binômes qui durent !