30/03/2021
Interview croisée : un sens durable à nos actions
Quel bilan pouvons-nous dresser d’une année aussi particulière que 2020 ?
Étienne de MAGNITOT : Je pense que nous pouvons d’abord être fiers d’avoir su faire face à des circonstances exceptionnelles, et ce grâce au dévouement de nos collaborateurs et administrateurs à assurer une continuité de service pour nos clients et à maintenir un engagement fort pour notre territoire.
Olivier GAVALDA : Oui, notre capacité à assurer la sécurité de nos collaborateurs tout en laissant ouvertes la quasi-totalité de nos agences est assurément l’une de nos plus grandes victoires cette année. Nous avons été la seule banque d’Île-de-France à offrir un tel service de proximité. Tous nos indicateurs sont d’ailleurs au vert. Cela démontre l’engagement de nos équipes, leur attachement à notre entreprise et à nos valeurs, et aussi notre capacité à apporter des réponses rapides à des problématiques que personne ne pouvait anticiper.
Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette crise ?
OG : Je dirais la confirmation de la puissance et de la pertinence de notre modèle 100% humain – 100% digital. Maintenir une présence physique a rassuré nos clients, et la complémentarité apportée par nos services digitaux a permis de maintenir un haut taux de réponse et de satisfaction, comme le prouve la progression de notre Indice de Recommandation Client stratégique(1) (+9 en 2020, versus +1 en 2019). La crise sanitaire a accéléré la transformation digitale, la nôtre comme celle de nos clients, sans remettre en cause l’importance d’un réseau physique. C’est la confirmation des orientations prises par notre Caisse Régionale.
EdM : La priorité accordée à la santé et la sécurité de nos collaborateurs est aussi révélatrice de la vigueur de nos valeurs mutualistes. Nous n’avons également rien sacrifié de nos engagements vis-à-vis de nos parties prenantes. Au contraire, nous avons immédiatement réagi en soutenant les communautés les plus en difficulté, comme avec l’opération Tous Unis Pour Nos Aînés.
Comment l’Île-de-France a-t-elle fait face ?
OG : Certains secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie ou encore la restauration ont été profondément touchés par la crise sanitaire. Ce sont des secteurs clés pour notre territoire et des indicateurs de sa bonne santé. Nous avons d’ailleurs consacré une enveloppe de 20 millions d’euros pour soutenir ces entreprises en difficulté. Plus largement, les interventions de l’État et des collectivités territoriales ont aussi permis d’aider un système économique qui a, pour le moment, plutôt bien résisté au choc.
EdM : La diversification de l’économie francilienne a permis sa résilience. Des secteurs ont souffert plus que d’autres, c’est certain. Le secteur agricole, notamment, a traversé
une année complexe, pas forcément du fait de la crise sanitaire d’ailleurs, mais en raison d’une combinaison de facteurs économiques et météorologiques. La force de l’Île-de-France réside dans sa diversité sectorielle, c’est ce qui en fait le cœur économique du pays.
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97,8 %
Taux d'ouverture de nos agences en 2020
Le Plan à Moyen Terme (PMT) annoncé l’année dernière vient de boucler sa première année. 2020 a-t-elle bousculé sa mise en œuvre ?
OG : Bien au contraire, elle a confirmé la pertinence de nos objectifs et de nos chantiers autour de trois piliers clients, humain, mutualiste et sociétal. Nous sommes intimement liés à l’avenir de notre territoire. Il y va de notre utilité et de notre responsabilité de mobiliser nos métiers et nos actions pour permettre un développement économique durable de l’Île-de-France. Cela est d’autant plus vrai en temps de crise où nous devons apporter des réponses rapides pour soutenir l’économie francilienne. Nous sommes une banque régionale qui vit par et pour son territoire. C’est un cercle vertueux qui nous unit tous dans un même objectif.
ancien Directeur général du Crédit Agricole d'Ile-de-France (2016-2022)
EdM : Cette crise nous oblige à unir nos forces. Quand la société souffre, nous nous sentons encore plus concernés du fait de notre ADN mutualiste et coopératif. C’est une logique qui dépasse le cadre financier des actions d’une banque. Nous œuvrons pour notre territoire, pour nos sociétaires.
OG : La crise ne change pas nos orientations, elle les accélère. Les transformations déjà à l’œuvre en 2019, notamment celles autour de la digitalisation ou des enjeux sociétaux, ont occupé le devant de la scène dans le contexte sanitaire de 2020 : accompagner la digitalisation des Professionnels pour leur permettre de maintenir leur activité, mettre en place des solutions bancaires adaptées aux problématiques du secteur de la santé, investir dans l’économie solidaire locale pour soutenir les associations et les acteurs du développement durable, ce sont des actions des piliers du PMT Connexions 2022 qui prennent tout leur sens dans ce contexte inédit.
Agissons-nous différemment en temps de crise quand on est mutualiste et coopératif ?
EdM : Le mutualisme est notre élément de différenciation principal. Il nous donne une longueur d’avance sur nos concurrents. Nos 52 Caisses locales sont autant de relais
de cet ADN et elles l’incarnent par les nombreuses actions qu’elles mènent pour dynamiser le territoire. Notre fonds de dotation Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat, abondé d’un million d’euros par an, atteint la centaine d’initiatives menées ou soutenues depuis sa création en 2012. C’est là aussi un engagement concret au service de causes et de combats locaux comme l’insertion des jeunes, la sauvegarde du patrimoine ou encore la recherche médicale.
OG : Notre soutien au monde associatif est crucial sur une année comme 2020. Et il ne faiblira pas sur 2021, alors que beaucoup d’entreprises risquent de se désolidariser de leurs engagements historiques. Au contraire, nous allons intensifier nos investissements dans des domaines comme l’inclusion numérique, la résilience au changement climatique ou le mécénat de compétences, car ce sont de vrais leviers d’action sur le territoire.
Ce rapport annuel intégré est une première pour le Crédit Agricole d’Ile-de-France. Que révèle-t-il des intentions de l’entreprise vis-à-vis des questions de responsabilité ?
OG : Nous avons des engagements forts en matière de responsabilité sociétale, depuis des années. Pour passer à la vitesse supérieure, il nous faut aujourd’hui mieux structurer ces engagements pour leur donner plus de force et établir une véritable feuille de route stratégique. Cela revient à se poser la question de ce qu’est un banquier responsable, de comment nos métiers peuvent avoir un impact positif dans les transformations sociétales de notre temps. Nous avons voulu avec ce rapport mettre en lumière les liens entre nos actions et l’engagement de notre entreprise en faveur du développement durable de notre territoire et des Franciliens. C’est une première étape vers une politique RSE pleinement intégrée à notre stratégie.
EdM : Notre responsabilité, en tant qu’acteur du territoire, c’est de savoir s’investir dans la durée, d’être utile aujourd’hui et demain, de faire en sorte que notre tissu économique et social continue d’être vivant, sain, attractif et bénéfique pour tous.
ancien Président du Crédit Agricole d'Ile-de-France (2018-2022)
OG : C’est finalement, comme nous l’avons fait toute cette année, accompagner tous les acteurs économiques de l’Île-de-France dans les bons comme les mauvais moments, les aider à se transformer pour durer, et, par eux, assurer la pérennité et la bonne santé de notre territoire.