L’Hôpital Européen Georges Pompidou – Détecter et soigner précocement les patients à risque de formes graves du COVID-19
Pour détecter et traiter le plus précocement possible les patients à risque de formes graves de COVID-19, comme les cas de complications liées à des thromboses (caillots dans le sang), les équipes de recherche de l’Hôpital Européen Georges-Pompidou APHP travaillent sur une piste prometteuse. Notre fonds de dotation soutient les travaux du Laboratoire d’Hématologie en prenant en charge le salaire d’un jeune doctorant d’exception.
Un hôpital qui a acquis une connaissance pointue du COVID-19
Durant la première vague épidémique en 2020, l’Hôpital Européen Georges-Pompidou APHP (HEGP) a été, pendant plusieurs semaines, un hôpital « 100% COVID ».
Il a ainsi acquis l’expérience et l’expertise de ces patients et de cette nouvelle pathologie.
Le Service d’Hématologie biologique, notamment, joue un rôle central dans le diagnostic et la prise en charge thérapeutique des pathologies hématologiques des patients. En effet, parmi les formes graves du COVID-19, on compte les complications liées à des thromboses (caillots dans le sang).
Concrètement : le virus peut brutalement provoquer la formation de très nombreuses microthromboses disséminées non seulement dans les poumons, mais aussi dans les autres organes. Ces microthromboses peuvent à leur tour entraîner une dégradation rapide de l’état du malade et accroître la mortalité.
Un projet innovant porté par le Service d’hématologie et l’unité Inserm « Innovations thérapeutiques en hémostase »
L’équipe de recherche du Pr David Smadja accueille de jeunes chercheurs. Ces derniers travaillent sur des projets de recherche fondamentale et/ou translationnelle, notamment sur l’hémostase, la thrombose et les maladies vasculaires, avec l’objectif apporter des réponses concrètes en termes de traitement.
Lors de la première vague du COVID, il est vite apparu que ses formes les plus critiques étaient associées à une activation excessive de la coagulation à l’origine de thromboses, ainsi qu’à des lésions des vaisseaux sanguins.
L’enjeu pour l’équipe du Pr Smadja, spécialiste des anomalies de la coagulation, est donc de comprendre les mécanismes générant ces complications thrombotiques et vasculaires, afin de les détecter le plus tôt possible et améliorer la prise en charge clinique des patients.
Les objectifs du projet
- Pratiquer une approche multidisciplinaire croisant notamment l‘expertise de virologues, de médecins vasculaires et de réanimateurs.
- Décrire précisément les processus d’infection des vaisseaux sanguins par SARS-CoV-2.
- Identifier les marqueurs biologiques de gravité clinique permettant une détection ultra précoce des patients en risque de formes graves de COVID.
- Développer des protocoles de détection simples avec des analyses praticables partout jusqu’en médecine de ville pour un dépistage maximum.
- Utiliser ces biomarqueurs pour mieux guider la prise en charge de ces patients, notamment par l’administration des meilleures thérapeutiques anticoagulantes.
- In fine réduire la morbi-mortalité associée à la COVID-19 ainsi que son poids sur les systèmes de soins.
Soutenir les travaux d’un jeune doctorant prometteur
Le Pr Smadja a souhaité intégrer dans son équipe Aurélien Philippe, doctorant de 28 ans, pharmacien biologiste spécialisé en hématologie plus particulièrement en hémostase.
Lors de la première vague, il a travaillé à l’Hôtel Dieu sur des patients COVID.
Le projet de thèse d’université d’Aurélien Philippe vise à :
- Étudier le rôle du dysfonctionnement des cellules des vaisseaux sanguins (celles qui sont en contact avec le sang) dans ces formes graves du COVID,
- Comprendre le rapport entre la lésion de ces cellules et la mortalité afin de mettre en place le plus rapidement possible de nouveaux biomarqueurs de gravité clinique,
- Et à évaluer objectivement l’efficacité des thérapeutiques anticoagulantes dans le cadre du COVID-19.
Une deuxième partie du travail de thèse consistera à comprendre comment le virus infecte les cellules endothéliales humaines, notamment dans les populations à risque que sont les personnes obèses ou souffrant de pathologies respiratoires chroniques.
Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat prendra en charge pendant 3 ans le salaire de ce jeune doctorant.