Le Domaine de Méréville
Au cœur de l’Essonne, le domaine départemental de Méréville est un chef-d’œuvre de l’art des jardins du XVIIIe. Soucieux de préserver le patrimoine, notamment les parcs et jardins d’exception qui constituent une bouffée de bien-être pour bon nombre de Franciliens, notre fonds de dotation s’est engagé pour y faire renaître le Pont aux boules d’or.
Méréville : un enjeu d’animation et de valorisation du territoire
Le sud de l’Essonne, plutôt rural, ne bénéficie pas de la même effervescence que le plateau de Saclay. À travers ce projet, l’objectif est de dynamiser le territoire en faisant du domaine de Méréville un atout d’attractivité et un vecteur de développement économique et touristique.
Sa renaissance crée une dynamique locale au bénéfice de tous les habitants du Sud Essonne, grâce à une programmation culturelle de qualité.
Méréville : le plus grand jardin pittoresque d’Europe
Classé Monument Historique, le Domaine départemental de Méréville constitue l’un des exemples les plus remarquables – le plus grand d’Europe – des jardins pittoresques ou anglo-chinois réalisés à la fin du XVIIIe siècle.
Dessiné par les plus grands architectes paysagistes de l’époque (François-Joseph Bélanger puis le peintre Hubert Robert) pour le marquis de Laborde, le parc offre des « scènes » paysagères dévoilant grottes, lacs, cours d’eau et de « fabriques »*.
* Fabrique : petite construction, souvent de caractère pittoresque, édifiée dans un parc ou un jardin
Après plusieurs années de fermeture, le Domaine a été rouvert au public en 2018. Il bénéficie du label « Jardin remarquable » du Ministère de la Culture. Il attire des visiteurs de Méréville, de l’Etampois et de l’Essonne, mais aussi un public parisien et francilien, dont de nombreux passionnés de jardins et d’histoire.
Le domaine s’est attaché le soutien d’une illustre marraine en la personne de Catherine Deneuve, très impliquée dans cette revalorisation.
Le Pont aux Boules d’Or
Pour faire rayonner ce patrimoine d’exception, le chantier a débuté par la restauration des fabriques du jardin, notamment le Pont aux boules d’or.
Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat et la Fondation Crédit Agricole Pays de France se sont mobilisés pour sa reconstruction.
Imaginé au XVIIIe siècle, dans le goût chinois, le Pont aux boules d’or, en bois, devait son nom aux boules dorées qui ornaient ses extrémités et qui ont ensuite disparu. Au XIXe siècle, cette passerelle très abîmée fut remplacée par une structure métallique en fonte, réalisée à l’époque pour des raisons plus fonctionnelles qu’ornementales.
Afin de renouer avec l’esprit initial de sa création, le Département s’est attaché la collaboration de Jean-Michel Othoniel. L’artiste a recréé un ouvrage qui suscite l’émerveillement du visiteur avec des perles et des anneaux dorés à la feuille d’or. Il s’inspire de la silhouette de la passerelle du XVIIIe siècle peinte par Hubert Robert.
« En sommeil depuis plusieurs années, le Département de l’Essonne a aujourd’hui décidé de redonner toute sa superbe originelle au domaine de Méréville en engageant d’importants travaux de restauration sur les bassins, les fabriques et le jardin anglo-chinois, reprenant le dessin que seuls les toiles d’Hubert Robert gardaient en mémoire.
C’est Catherine Deneuve qui, en devenant ambassadrice et marraine de ce domaine, a proposé mon nom lorsque le projet de chantier du Pont aux boules d’or fut soulevé. Soutenant mon travail depuis notre rencontre lors de la création de mon œuvre Le Petit Théâtre de Peau d’Âne en 2004, Catherine Deneuve a été la première à rapprocher les boules d’or de cette passerelle XVIIIe à mon module devenu ma signature depuis la fin des années 1990 : la perle.
J’ai alors imaginé reconstruire le pont de Bélanger, en métal cette fois, afin d’embrasser toute son histoire, et de l’orner à nouveau des perles et anneaux d’or disparus qui, à la fin du XVIIIe, lui avaient donné son nom. Il était important pour moi dans ce projet que cette création reprenne la forme du pont originel, afin que les marcheurs d’aujourd’hui puissent retrouver le sentiment de ceux d’autrefois en empruntant la passerelle.
En ajoutant une membrure comme une coque de bateau, j’ai souhaité assouplir et rendre plus douce la structure, telle une voûte renversée constituée d’une pluie de perles miroirs. Accueillis et protégés par ces perles réfléchissantes et dorées, les personnes empruntant le pont pourront désormais observer la diffraction de la lumière et les touches de couleurs du paysage environnant piégées dans les perles. Les couleurs de la nature changeantes habilleront donc le pont comme autant de touches de peintures. A l’inverse, regardés d’une certaine distance, les points de couleur ne pourront plus être distingués et se fonderont optiquement les uns aux autres, telle une toile pointilliste ou néo-impressionniste, intégrant le pont dans son environnement chromatique.
Il y a donc une double dynamique liée au paysage qui m’est cher, l’éclatement des couleurs qui le composent dans les perles miroir, sa diffraction, et la recomposition au loin des couleurs par l’œil du visiteur, qui devient peintre à son tour en intégrant le pont dans les tonalités du domaine qui l’accueil.
La lumière, les couleurs et leurs jeux ensemble deviennent donc un élément essentiel et mouvant de l’œuvre. »
Jean-Michel Othoniel
Artiste et maître d’oeuvre
La transmission de savoir-faire à de jeunes talents au cœur du projet
Othoniel Studio s’entoure pour ce projet d’artisans qui forment des jeunes à leurs métiers d’excellence. C’est notamment le cas pour la production des perles et anneaux dorés :
- Le fabricant de perles forme régulièrement trois à cinq stagiaires qui viennent de BTS, de BAC PRO, de BEP ou de l’Agence Nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA).
- La dorure sera effectuée par un doreur historique reconnu (« les Ateliers Gohard »), qui forme des compagnons appelés à exercer leur art sur les bâtiments illustres. Le chantier de dorure représentera un « chantier-école » de dorure d’extérieur pour les apprentis accueillis par l’entreprise.