L’arc de triomphe du Carrousel – Musée du Louvre
Édifié entre 1806 et 1808 et soutenu par notre fonds de dotation mécénat, cet arc de Triomphe célèbre la victoire de la Grande Armée de Napoléon à Austerlitz le 2 décembre 1805, un an exactement après le couronnement de l’Empereur. Il est situé au centre de l’esplanade située face au Louvre et à sa Pyramide, dans l’alignement de l’Arc de Triomphe de la place de l’Étoile et de la Grande Arche de La Défense. L’arc nécessite une importante campagne de restauration qui lui fera retrouver sa splendeur.
Le carrousel, un trésor de notre patrimoine à restaurer au plus vite
Érigé en un temps record par Napoléon, l’Arc de Triomphe du Carrousel constituait à l’origine l’entrée d’honneur du palais des Tuileries. L’incendie provoqué par les communards ravagea le palais en 1871. Ce dernier fut démoli en 1883 mais l’arc fut conservé : il se tient dorénavant au centre de la grande esplanade formée par le jardin du Carrousel et la place du même nom. La perspective qu’il offre avec la place de la Concorde, les Champs Elysées, l’Arc de Triomphe de la place de l’Étoile et la Grande Arche de La Défense est spectaculaire. Il mesure près de 15 mètres de haut et sa base est un rectangle de 19,60 mètres sur 8,65 mètres.
Richement décoré, il est composé de matériaux multiples (pierre, marbres précieux, bronzes…) qui se sont détériorés sous l’effet du temps, des intempéries et de la pollution. En 2004, la chute d’éléments de maçonneries et de sculptures d’importance a incité l’architecte en chef du Palais du Louvre et l’architecte des Bâtiments de France – conservateur de l’édifice – à préconiser une campagne de purge et de mise en sécurité par la pose de filet.
La quantité et la dimension des éléments purgés, ainsi que la multiplicité des zones de dégradation ont alors confirmé la nécessité d’une restauration d’envergure, soutenue par notre fonds de dotation Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat, avec l’appui de la Fondation Crédit Agricole Pays de France.
Un chantier de restauration hors du commun
Les travaux consistent d’une part à consolider la structure et reprendre l’étanchéité de la maçonnerie, et d’autre part à restaurer l’Arc.
La restauration permettra la restitution de l’état « Fontaine » (un des architectes à l’origine de l’Arc) de 1831 :
- Dégagement et restitution des joints creux sur tous les parements unis et moulurés de l’arc, tandis que les joints des parties sculptées seront traités différemment, seront affleurant à la pierre pour permettre aux éléments figuratifs de se détacher des surfaces murales.
- Reprise de la dorure des aigles des chapiteaux.
- Pas de restitution du sceptre de l’aurige « Restauration », déjà déposé en 1831, ni des lettrages des cartouches illustrant les scènes des bas-reliefs non restitués sous la monarchie de Juillet.
- Restitution à neuf des huit grognards. Mise en réserve des originaux après traitement in situ avant dépose, pré consolidation, nettoyage, consolidation définitive…
- Démontage et restauration des deux renommées et du quadrige.
- Déploiement d’un éclairage extérieur de mise en valeur avec éclairage programmé, doux de la façade, susceptible d’être complété d’un éclairage spécifique des différentes œuvres de l’Arc : quadrige, grognards, bas-reliefs ainsi que des passages sous voûtes.
Voici quelques images illustrant la richesse du carrousel et de ses ornements :
Le saviez-vous ?
La place du Carrousel doit son nom au grand carrousel (un impressionnant et faste spectacle équestre) organisé au Palais des Tuileries par le Roi Soleil pour célébrer avec magnificence la naissance de son fils.
Le Palais des Tuileries, dont la construction fut entamée en 1564 par Catherine de Médicis, tient son nom de son emplacement. Il était en effet occupé auparavant par l’une des plus importantes fabriques de tuiles de l’époque.
Les Grognards, ces soldats de la Vieille Garde de Napoléon, étaient les plus fidèles soutiens de l’Empereur. Ils se plaignaient cependant souvent de leurs conditions de vie directement à Napoléon, qui les appela donc « grognards ».