08/11/2024
Perte d’autonomie d’un proche : aidons les aidants franciliens !
La perte d’autonomie touche de plus en plus d’habitants de notre région et devient une préoccupation centrale pour les familles, les institutions et les entreprises. Dans le cadre de sa politique de Responsabilité sociétale des entreprises, le Crédit Agricole d’Ile-de-France met en place un dispositif d’accompagnement à travers des produits, services et engagements dédiés.
La perte d’autonomie se manifeste par l’incapacité d’une personne à effectuer seule des actes essentiels de la vie courante, comme s’alimenter, s’habiller, se laver ou se déplacer dans et en dehors de son logement.
Elle peut résulter d’un handicap physique ou cognitif – temporaire ou permanent – ou encore au vieillissement de la personne, altérant ses capacités physiques, ou encore de gestion de son quotidien et de ses ressources.
Les chiffres clés
- 15 % de la population d’Île-de-France est âgée de plus de 65 ans, soit 1,8 million de personnes[1]. Cette proportion va augmenter jusqu’à atteindre 22 % en 2070[2].
- 25 % des Franciliens âgés de plus de 60 ans déclarent souffrir de problèmes fonctionnels sévères. 10 % s’estiment en situation de dépendance[3].
- Plus de 500 000 Franciliens vivent à domicile tout en étant atteints de problèmes fonctionnels sévères[3].
3 questions à… Anouk, chargée de projets marketing
Pourquoi le Crédit Agricole d’Ile-de-France a-t-il décidé d’agir en faveur des personnes en perte d’autonomie et de leurs aidants ?
Tout simplement en partant du constat que les acteurs publics et privés doivent en faire plus sur le sujet ! Les difficultés liées à la perte d’autonomie exigent des solutions globales, allant de l’aménagement des logements et de l’amélioration des services à domicile à un meilleur accès aux soins, à la mobilité et aux outils numériques. Le projet Trajectoire Aidants est né de notre volonté d’agir et d’avoir un impact en tant qu’institution bancaire engagée.
Comment avez-vous défini vos axes d’intervention et mobilisé les collaborateurs ?
En discussion avec les acteurs du secteur, nous avons identifié plusieurs champs sur lesquels notre intervention était légitime : l’information sur les aides disponibles, le financement des travaux d’adaptation du logement ou encore, et cela nous tient à cœur, le soutien des aidants qui font preuve de tant d’engagement et de dévouement au quotidien.
Une campagne de sensibilisation à destination de nos équipes est en cours afin qu’elles soient informées et, surtout, qualifiées pour répondre aux besoins liés à la perte d’autonomie.
Une réalisation dont vous êtes particulièrement fière ?
Nous avons signé en 2022 un partenariat avec l’Association française des aidants pour leur initiative « Le Café des Aidants » : des rencontres animées par un travailleur social et un psychologue qui sont des lieux de partage de bonnes pratiques, mais aussi de détection des difficultés et potentielles situations de souffrance. Depuis 2024, nous proposons également un format en distanciel afin d’offrir plus de flexibilité aux participants.
Je crois profondément en l’efficacité du lien de confiance ainsi créé pour que les aidants trouvent les ressources nécessaires pour continuer d’accompagner leurs proches tout en évitant le risque d’épuisement.
Actions, engagements et partenariats
- Développement d’un simulateur permettant de connaître son groupe GIR, les aides financières mobilisables et les organismes à solliciter pour les obtenir
- Lancement d’un prêt d’aide à l’autonomie afin de réaliser des travaux d’adaptation du domicile ou financer l’accueil dans une structure spécialisée
- Etablissement d’un partenariat avec l’organisme français de services à la personne Viavita : aide à domicile, services de mobilité, assistance administrative, adaptation du logement…
- Soutien à l’Association française des aidants et organisation des « Cafés des Aidants » d’Arcueil et de Paris 7ème
Logement, isolement, accès aux soins : les trois enjeux majeurs de la perte d’autonomie dans notre région
Les enjeux de la perte d’autonomie en matière de logement
L’adaptation des logements au handicap ou au vieillissement nécessite souvent des travaux importants : salle de bains, réorganisation des pièces du rez-de-chaussée ou accès facilité aux étages. Si la loi ELAN impose que 20 % des logements neufs dans les bâtiments collectifs respectent des normes d’accessibilité renforcée, le parc immobilier ancien est souvent peu adapté et le montant des travaux souvent à la charge des occupants.
Autre risque : les accidents de la vie courante, au premier rang desquels les chutes à domicile des personnes âgées, qui entraînent chaque année en France plus de 100 000 hospitalisations et 10 000 décès[4].
Dans son bilan de 2024, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement (DRIHL Ile de France) fait état d’une augmentation des besoins d’adaptation des logements au vieillissement. En 2023, les subventions et aides publiques des services de l’Etat dans notre région ont soutenu les travaux d’adaptation de plus de 1 100 logements[5].
Les enjeux de la perte d’autonomie en matière de vie sociale
L’isolement peut être une autre conséquence de la perte d’autonomie. En Île-de-France, 29% des hommes et 65 % des femmes âgées de 80 ans et plus vivaient seules en 2021, ce qui peut accentuer les difficultés à exercer les tâches du quotidien[3].
Cet isolement peut être renforcé par des difficultés de déplacement hors du domicile, et ce malgré l’amélioration progressive de l’accessibilité de la voirie et des transports collectifs. Mais aussi par le déficit de maîtrise des outils numériques, qui concernerait 27 % des plus de 60 ans en France[6].
Le rôle des aides à domicile et des proches aidants est essentiel pour maintenir le lien social et soutenir psychologiquement les personnes en perte d’autonomie. Il est essentiel d’accompagner et soutenir ces proches aidants, dont une deuxième (ou une troisième) journée commence à la suite de leur activité professionnelle.
Les enjeux de la perte d’autonomie en matière d’accès à la santé
Outre les difficultés de déplacement des personnes dépendantes évoquées ci-dessus, la région Île-de-France peut, à bien des égards, être considérée comme un désert médical. Elle est l’une des moins bien dotées de France pour les médecins généralistes et les infirmiers libéraux, ainsi que pour un certain nombre de spécialistes, notamment dans les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne.
Le développement du maillage de maisons de santé ainsi que des consultations en télémédecine constituent un vecteur fort du mieux vivre et du mieux vieillir sur notre territoire. C’est pourquoi nos 52 Caisses locales soutiennent régulièrement des projets d’installation de structures de santé sur l’ensemble du territoire, et particulièrement dans les communes les plus touchées par le risque de désertification médicale.
(1) Observatoire des territoires – ANCT – Indicateurs : cartes, données et graphiques (observatoire-des-territoires.gouv.fr)
(2) Projections démographiques en Île-de-France à horizon 2070 : vieillissante, la région resterait la plus jeune de France métropolitaine – Insee Flash Ile-de-France – 72
(3) Incapacité et dépendance des personnes âgées : près de 170 000 Franciliens en perte d’autonomie – Insee Analyses Ile-de-France – 68
(4) Plan antichute des personnes âgées | solidarites.gouv.fr | Ministère des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes
(5) Bilan_crhh_2023_def.pdf (developpement-durable.gouv.fr)
(6) Exclusion numérique des personnes âgées étude Petits Frères des Pauvres (petitsfreresdespauvres.fr)